La prévention spécialisée

Les principes

De la libre adhésion… à la recherche de l’accord

La participation du public concerné, qui doit être acteur de cette démarche (relation librement choisie) est une condition impérative à la mise en place de la relation éducative. La mise en responsabilité des jeunes par rapport à leur situation et à leur devenir demeure essentielle. Chacun est libre d’adhérer, d’ignorer ou de refuser la relation éducative proposée par l’éducateur de prévention. Ce principe exprime la démarche « d’aller vers » en respectant le temps nécessaire à l’établissement d’une relation.

De l’absence de mandat nominatif…à un accompagnement individualisé

Cette spécificité implique nécessairement de recueillir l’adhésion de la personne avant d’envisager un accompagnement individualisé. Cependant, les actions mises en œuvre dans le cadre de la Prévention spécialisée ne prennent sens que parce qu’elles sont complémentaires aux autres interventions territoriales.

De l’anonymat…à la confidentialité

Ce principe a deux visées complémentaires : le respect de la confidentialité du jeune et le respect de la confidentialité des informations détenues par les professionnels de la Prévention spécialisée (secret professionnel). Le respect de l’anonymat exige donc de la discrétion et de la confidentialité. Le travail éducatif s’effectue dans le cadre de la confidentialité, et de ses limites, prévues par les textes du Code pénal (L 434-3, L 223-6, L 226-13/14 : annexe N°5) et du Code de l’action sociale et des familles (L 221-6). La mise en place de l’action éducative à l’égard du jeune ne dépend pas de son identification administrative, il conserve la possibilité de ne pas décliner son identité. Cependant, la démarche du professionnel s’attachera, entre autre, à le sortir de l’anonymat pour l’aider et l’accompagner dans ces différentes démarches et à construire ou affiner avec lui son projet professionnel.

De l’institutionnel…au partenariat

Ceci implique la mise en œuvre de deux formes de partenariat :

  • le partenariat institutionnel est une conséquence de la compétence légale de la Prévention spécialisée dévolue au Département qui a la responsabilité de travailler en liaison avec les institutions concernées (Etat, Collectivités locales, Caisses d’Allocations Familiales, Associations loi 1901) ;
  • le partenariat opérationnel, conformément à l’arrêté du 4 Juillet 1972, traduit la nécessité pour les équipes de Prévention spécialisée, de travailler en réseau avec tous les acteurs des champs médico et socio-éducatifs présents sur le territoire d’intervention, voire de territoires limitrophes (bassins d’emplois, territoires frontaliers, projets nationaux et européens,).

D’une pratique non institutionnelle… à la reconnaissance de la nécessité d’une adaptation permanente

En raison de l’absence de réponses instituées, les pratiques reposent sur la capacité des professionnels à s’adapter, à innover continuellement en restant force de propositions adéquates et adaptées devant chaque nouvelle situation. Les éducateurs n’ont donc pas vocation à gérer de façon pérenne une activité, mais plutôt à être des personnes ressources capables d’orienter et d’accompagner les jeunes. Cependant, ces ajustements constants s’inscrivent dans un cadre institutionnel précis. Bien que souple et adaptable au sein des dispositifs départementaux, l’exercice de la Prévention spécialisée a également l’obligation de rendre compte.